La défense appela ensuite le Dr. Thomas Eliseo, un psychologue qui avait interviewé Gacy avant le procès. Il pensait que
Gacy était très intelligent, mais qu’il souffrait d’une schizophrénie paranoïde. Il dut cependant admettre que Gacy n’avait
pas pu commettre 33 meurtres sans se rendre compte qu’il faisait quelque chose de mal.
D’autres experts de la défense donnèrent des avis similaires, affirmant que Gacy était schizophrène ou souffrait d’un
désordre de personnalités multiples. Ils expliquèrent que le désordre mental de Gacy altérait sa capacité à comprendre la
portée de ses actes. Ils le déclarèrent fou au moment des crimes.
Le Dr Freedman souligna l’absence totale de sentiments dont faisait preuve Gacy quand il décrivait ses meurtres. Selon lui,
Gacy détestait véritablement les homosexuels et ne se considérait pas lui-même comme un homosexuel, mais plutôt
comme un bisexuel. Il avait déclaré aux enquêteurs que ces victimes méritaient de mourir. Gacy projetait sa propre
homosexualité sur ses victimes. En les tuant, il se débarrassait symboliquement de cette homosexualité.
Arthur Hartman, l’un des psychiatres appelés par l’accusation, soutint que, bien qu’atteint d’un désordre de la personnalité,
Gacy n’était absolument pas dément. « Il est très égocentrique et narcissique, et possède une orientation typiquement
antisociale. Il a une personnalité psychopathe, avec une déviance sexuelle et une personnalité hystérique, ainsi que des
éléments mineurs de personnalités compulsives et paranoïaques. »
Le Dr Robert Reifman déclara que Gacy avait « un type de personnalité particulièrement narcissique ». Il était tellement
amoureux de sa propre image qu’à ses yeux, les autres existaient à peine. « Je ne crois pas qu’on puisse avoir 33 accès de
folie temporaire », ajouta Reifman. Le fait même d’avoir demandé à David Cram, Gregory Godzik et Mike Rossi de creuser
les tombes dans le vide sanitaire indiquait que Gacy avait prémédité ses meurtres. Gacy, argumenta Reifman, simulait la
folie.
Le professeur Frank Osanka ajouta : « l’explication des meurtres par des états psychotiques épisodiques ne peut pas
expliquer une série de plusieurs meurtres, commis ou même endroit, de la même manière méthodique, et le fait d’avoir caché
des corps également de manière méthodique, sur une période de sept ans, par un homme que ses voisins considéraient
comme sympathique et plein de réussite. Gacy ne souffrait ni d’une maladie mentale, ni même d’un défaut mental qui
l’aurait empêché de considérer la criminalité de son comportement ou de conformer sa conduite aux exigences de la loi. »
Enfin, les psychiatres du centre médical saint Luc de Chicago, qui avait examiné Gacy, conclurent : « Durant les 15 dernières
années, Gacy a démontré un désordre de la personnalité mixte qui inclut des caractéristiques obsessives compulsives,
antisocial, narcissique, et maniaque... Ses conquêtes homosexuelles, envers lesquelles il se montrait sadique, étaient bien
plus des gratifications pour lui à travers l’exercice du pouvoir, que des expériences érotiques motivées par des besoins
sexuels.
Le meurtre est devenu l’expression ultime de ce pouvoir obtenu sur ses victimes impuissantes... Il a fini par justifier ses
meurtres comme socialement acceptables à cause de la nature ‘dégradée’ de ses victimes (« des déchets humains », selon lui)
et sa conviction de plus en plus égocentrique qu’il ne serait jamais appréhendé grâce à son intelligence, au fait qu’il avait
caché les corps, et à sa certitude que son comportement meurtrier était une faveur accordée à la société ».
Dans les plaidoiries de clôture, l’accusation et la défense opposèrent à nouveau leurs opinions : Gacy était un schizophrène
irresponsable... ou un manipulateur qui avait violé et torturé ses jeunes victimes facilement manoeuvrables, de manière
préméditée et planifiée. Les opinions des psychiatres étaient diverses, mais des points négatifs étaient apparus à son
encontre.
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