Les voisins de Gacy étaient harcelés tant par les médias que par une partie de la population, qui ne comprenait pas qu’ils
n’aient « rien vu », qu’ils ne se soient doutés de rien, qu’ils n’aient pas su discerner, derrière le sympathique entrepreneur
qui se déguisait en clown pour les enfants, un abominable assassin.
Le 28 décembre 1978, la police annonça qu’elle avait retrouvé 26
corps sous la maison de Gacy et un dans son garage.
En novembre, le corps nu de Frank "Dale" Landingin avait été
découvert dans la rivière Des Plaines. Les enquêteurs
découvrirent le permis de conduire du jeune homme dans la
maison de Gacy et comprirent qu’il était également responsable
de ce meurtre.
Et Gacy avait jeté d’autres victimes dans la rivière : le 28, le corps
de James Mazzara fut repêché dans la rivière Des Plaines, ses
sous-vêtements enfoncés dans sa gorge.
En février 1979, la police creusait toujours dans la propriété de
Gacy. Il leur avait fallu plus de temps que prévu pour terminer
les fouilles sous la maison, à cause du froid de l’hiver qui avait gelé le sol en profondeur. Ils pensaient qu’ils pouvaient
encore trouver des corps ailleurs que dans le vide sanitaire. Des ouvriers du bâtiment furent appelés pour démolir le béton
du patio de Gacy. Ils découvrirent le corps d’un jeune homme, bien préservé dans le ciment. Il portait un short en jeans et
une alliance.
La semaine suivante, un 31ème corps fut découvert dans la rivière Illinois. Les enquêteurs identifièrent le jeune homme
grâce au tatouage qu’il portait au bras et dont une photo fut reproduite dans la presse. Un ami du père de la victime reconnu
le tatouage de « Tim Lee », alias Timothy O’Rourke, fan de Bruce Lee qui l’admirait au point d’avoir prit son nom et de se
l’être fait tatouer.
Peu après, le dernier corps fut découvert chez Gacy, sous la salle de jeu.
La maison fut ensuite détruite et réduite en poussière.
Robert Piest ne figurait pas parmi les corps retrouvés chez Gacy et l’on ne savait toujours pas ce qu’il était advenu de lui.
Il fut finalement retrouvé dans la rivière Illinois en avril 1979. Il était resté coincé le long de la rivière, dans un endroit peu
accessible ou visible, mais des vents violents avaient pu le déloger et le pousser jusqu’au barrage de Dresden, où on l’avait
découvert. L’autopsie détermina qu’il était mort par suffocation : des serviettes en papier avaient été enfoncées dans sa
gorge.
Sa famille porta immédiatement plainte contre Gacy pour meurtre, mais aussi contre le conseil de libération sur parole de
l’Iowa et le département des prisons, pour avoir libéré Gacy trop tôt, en 1970, et la police de Chicago, pour négligence.
La police de Des Plaines, elle, fut louée pour sa rapidité d’action...
Les policiers comparèrent des radios dentaires et d’autres indices afin d’identifier les victimes. Neuf ne furent
malheureusement jamais identifiées.
Gacy fut transféré à la prison du comté de Cook. Puis, des psychiatres l’examinèrent à
l’hôpital psychiatrique Cermak, à Chicago, pour déterminer s’il était ou non sain d’esprit
Dès le début, Gacy affirma être la victime de son alter ego malfaisant nommé « Jack ».
C’était « Jack » qui commettait les meurtres. Gacy concéda néanmoins plus tard que lui,
John Gacy, en avait aussi commis quelques-uns. « Jack » s’emparait de l’esprit de Gacy
tard dans la nuit, quand celui-ci avait bu, et le forçait à se mettre en quête de victimes.
« Jack » était soi-disant l’une des quatre personnalités qui dominaient tour à tour Gacy.
Mais ses récits variaient si souvent qu’il devenait difficile de croire quoi que ce fût. L’un des
psychiatres menaça même de ne plus s’occuper de lui s’il ne cessait pas de mentir.
Gacy soutenait également qu’il avait commis la plupart des meurtres en état de légitime
défense, y compris le premier, celui du garçon qu’il avait ramassé à la gare routière. Les
autres avaient eu lieu à la suite d’altercations : celle qui avait précédé le meurtre de
Butkovich concernait le salaire de celui-ci, la dispute avec Godzik portait sur la drogue,
celle qui l’avait opposée à Szyc avait éclaté au sujet d’une voiture...
Gacy donna ensuite une autre explication pour certains des décès. Les adolescents avaient
accepté les rapports sexuels de leur plein gré, et avaient été d’accord pour qu’une corde les
étrangle afin de provoquer érection et orgasme.
Les avocats, considérant que la plupart de ces explications ne serviraient qu’à lui attirer l’antipathie du jury, décidèrent de
plaider la folie.
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