Pendant ce temps, John Wayne Gacy était interrogé au quartier général de la police de Des
Plaines. Confronté aux preuves, il avoua finalement aux policiers les meurtres d’au moins
trente adolescents en sept ans. Il avait enterré la plupart des corps sous sa maison.
Mais il expliqua qu’il n’avait commis lui-même aucun des meurtres. Le véritable coupable était
un « alter ego » nommé « Jack Hanley » ou « Bad Jack », qui détestait les homosexuels. (Il
s’avéra que Jack Hanley était le nom d’un véritable policier avec qui Gacy avait discuté
plusieurs fois dans un bar de Chicago...)
Il ne put expliquer pourquoi il avait tué Robert Piest, qui n’était pas homosexuel. Il raconta
qu’il avait emmené Robert chez lui pour discuter d’un éventuel emploi. Il lui avait fait
comprendre qu’il pourrait gagner de l’argent en vendant son corps, mais l’adolescent avait
refusé tout net. Gacy l’avait alors convaincu de jouer avec lui... et ses menottes. Robert s’était
laissé convaincre. (Il s’avéra en fait que Robert Piest avait accepté de monter dans le véhicule de
Gacy, près de la pharmacie, mais uniquement pour y discuter un instant, car sa mère
l’attendait. Gacy avait prestement plaqué un tissu imbibé de chloroforme sur le visage de
l’adolescent).
Selon Gacy, à partir de là, « Jack » avait pris le contrôle de son esprit et de ses actes, et il ne se souvenait que vaguement des
événements. Robert Piest avait semblé bouleversé lorsqu’il lui avait annoncé qu’il allait le violer, alors il l’avait laissé partir.
Puis, Gacy avait sombré dans une sorte de torpeur ou d’inconscience. Le téléphone l’avait réveillé. C’était un ami qui lui
demandait la raison de son retard à une réunion (cet ami déclara par la suite que Gacy parlait tout à fait normalement et
qu’il se dominait parfaitement). Après s’être excusé, Gacy était retourné dans sa chambre. Robert Piest était étendu sur le
lit. Il avait été étranglé à l’aide d’un garrot fait d’une corde et d’un marteau.
Gacy avait transporté le corps dans son grenier. Il y était encore lorsque le lieutenant Kozenczak était passé, le lendemain
matin. Comme il n’y avait plus de place dans le vide sanitaire et qu’il s’était fait mal au dos à force de creuser, Gacy s’était
décidé à jeter le corps de l’adolescent dans la rivière Des Plaines, comme il l’avait déjà fait pour ses 4 dernières victimes.
A la nuit tombée, il avait emballé le corps dans une couverture et l’avait porté jusqu’à sa voiture. Il l’avait jeté du haut du
pont Kankakee mais, en se pressant de regagner Des Plaines pour se rendre à son entretien avec la police, il avait dérapé sur
la route verglacée et sa voiture avait finit sa course dans la boue épaisse de la berge. C’était pour cette raison qu’il ne s’était
présenté au commissariat qu’à 3h30 du matin, couvert de boue.
Gacy discuta ensuite avec l’adjoint du procureur de l’Illinois, Larry Finder, et lui décrivit où la plupart des corps avaient été
enterrés. Lorsque Finder lui dit qu’il avait du mal à situer les tombes dans son esprit, Gacy prit une feuille et un crayon,
dessina un rectangle, puis le remplit avec d’autres petits rectangles qui représentaient « les tranchées », c’est-à-dire les
tombes. Il y en avait presque trente.
La carte s’avéra très précise et tout à fait exacte. Certains corps avaient été enterrés parallèlement aux fondations de la maison, d’autres perpendiculairement... Le Docteur Robert Stein réalisa que Gacy, perfectionniste dans tout ce qu’il faisait,
avait disposé les corps de manière à utiliser efficacement tout l’espace disponible dans le vide sanitaire...
Gacy avait versé de la chaux ou de l’acide chlorhydrique à plusieurs reprises sur les corps, dans le but de diminuer l’odeur de
putréfaction et d’accélérer la décomposition.
Le premier jour de fouilles, la police découvrit deux corps. L’un était celui
de John Butkovich, enterré dans le garage. L’autre corps, celui de Jon
Prestige, était enterré sous la maison et enveloppé dans du plastique.
Le
lendemain, trois nouveaux corps furent découverts.
Jour après jour, les enquêteurs déterraient de nouveaux cadavres.
Certaines des victimes furent découvertes avec leurs sous-vêtements
enfoncés dans leur gorge. D’autres corps étaient enterrés si proches les
uns des autres et leur état de décomposition était si semblable que les
policiers pensèrent qu’ils avaient été tués et enterrés le même jour.
Les médias nationaux campaient devant l’habitation de Gacy, suivant
heure par heure les macabres excavations. La maison de Gacy était en
permanence cernée de caméras et de journalistes. La maison de Gacy, qui
devint aussi célèbre aux yeux des spectateurs que la Maison Blanche, fut peu à peu réduite en morceaux, alors que les
policiers creusaient, cherchaient et découvraient d’autres corps.
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