



    

Il apprit que l’homme à qui Robert Piest devait parler s’appelait John Wayne Gacy, entrepreneur à Chicago, 36 ans.
  Kozenczak décida de vérifier son casier judiciaire, par simple routine, et fut effaré lorsqu’il découvrit les raisons pour 
  lesquelles Gacy avait été incarcéré dans l’Iowa en 1968... et de nouveau soupçonné depuis. Il semblait incroyable que Gacy 
  soit en liberté, sans aucune surveillance.
  Kozenczak se rendit chez lui, mais Gacy lui expliqua qu’il ne savait rien de la disparition de Robert Piest, qu’il ne le 
  connaissait pas et ne l’avait jamais vu. Kozenczak fut surpris par le fait que Gacy niait connaître le garçon alors que 
  plusieurs personnes savaient qu’ils avaient rendez-vous. Il demanda à Gacy de le suivre au commissariat pour y être
  interrogé. Mais Gacy répondit qu’il ne pouvait quitter sa maison : il y avait récemment eu un décès dans sa famille et il 
  attendait plusieurs coups de téléphone importants. Gacy ne se présenta au commissariat qu’à 3h30 du matin, couvert de 
  boue. Il s’excusa en affirmant que sa voiture s’était embourbée... et fut surpris (sic) lorsqu’on lui annonça que Kozenczak 
  ne lui avait pas fait la grâce de l’attendre.
  Gacy revint le lendemain, 13 décembre 1978, et nia de nouveau connaître Robert Piest. Lorsque les policiers lui 
  expliquèrent que des témoins l’avaient vu avait l’adolescent, il répondit simplement « Ah... Oui... Ce Robert-là... ».
  Il se montra chaleureux et discuta un bon moment avec les enquêteurs présents. Il se vanta d’être un homme d’affaires 
  prospère, un bénévole du parti démocrate qui se déguisait en clown pour les enfants des hôpitaux... et qui avait « des amis
  haut placés ».
  Pendant qu’il badinait, Kozenczak obtint un mandat de perquisition qui lui permettait de fouiller la maison de Gacy. Il 
  pensait qu’il y trouverait le jeune Robert. 
  Seul.
  Le pavillon, très propre et ordonné, était rempli de plantes vertes. Des images de clowns, peintes par Gacy, étaient 
  accrochées aux murs. Les enquêteurs pensèrent immédiatement qu’ils tenaient leur coupable : un tapis, dans le salon, était 
  maculé par ce qui semblait être du sang.
  Un inspecteur fit l’inventaire de tous les éléments incriminants découverts dans la maison : 
  une boîte à bijoux contenant deux permis de conduire appartenant à des hommes jeunes, et plusieurs anneaux, dont une 
  chevalière du Maine West High School, classe 1975, sur laquelle étaient gravées les initiales J.A.S. 
  Une petite boîte contenant de la marijuana et du papier à rouler 
  plusieurs films érotiques hétéro et homosexuels,
  des médicaments, dont du Valium et du nitrite d’amyle (ou « poppers », un médicament contre les angines de poitrine 
  qui peut être utilisé comme aphrodisiaque sous forme intraveineuse). Un couteau à cran d’arrêt, 
  un morceau de couverture taché (de sang ?),
  un carnet d’adresses bien rempli, 
  des livres aux noms évocateurs (« Les garçons à moto », « Adolescents étroits », « La pédérastie : le sexe entre hommes et 
  garçons », « 21 affaires sexuelles anormales »...), 
  une paire de menottes et ses clés, 
  une longue planche de bois présentant deux trous aux extrémités (un genre de pilori), 
  un pistolet italien de calibre 6mm, 
  des badges de policiers, 
  un grand godemiché en caoutchouc (qui était caché dans le grenier), 
  une seringue hypodermique et une petite bouteille de chloroforme, 
  des vêtements bien trop petits pour Gacy, 
  une corde en nylon.
  Les enquêteurs trouvèrent également un reçu pour le développement d’une pellicule photo. La petite amie de Robert Piest 
  expliqua que ce reçu lui appartenait et qu’elle l’avait donné à Robert le jour de sa disparition. L’adolescent s’était donc bien
  rendu chez Gacy.
  Trois véhicules appartenant à Gacy furent également saisis, dont un pickup Chevrolet 1978 présentant le nom de son 
  entreprise sur les portières, une Oldsmobile noire de 1979 et un van présentant également le nom de son entreprise. Les 
  enquêteurs ne trouvèrent rien d’autre et retournèrent au commissariat pour demander que des analyses soient menées sur 
  les preuves. immédiatement son avocat. Mais la police n’avait encore rien d’assez sérieux pour le faire inculper de meurtre et dut le 
  relâcher. Les policiers décidèrent toutefois de placer Gacy sous surveillance, jour et nuit. Ils ne le lâchèrent pas d’une 
  semelle.
  Certains amis de Gacy furent convoqués et interrogés par les enquêteurs. Gacy leur avait affirmé auparavant que la police 
  voulait l’accuser d’un meurtre qu’il n’avait pas commis. Les policiers n’obtinrent donc que peu de renseignements utiles.
  Les amis de Gacy ne pouvaient pas croire qu’il fut capable de tuer quelqu’un.
  
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