Il porta plainte auprès de la police, qui le crut. Comment douter en voyant le visage boursouflé de
Jeffrey Ringall ? Mais les enquêteurs pensèrent qu’ils ne trouveraient pas son violeur, car Ringall
n’avait que très peu d’informations à leur fournir.
Déterminé à trouver son violeur, Jeffrey passa des jours et des jours près d’une sortie d’autoroute :
au moment où il s’était vaguement réveillé, avant que son agresseur ne l’endorme à nouveau avec
son chloroforme, il avait reconnu cette sortie. Après des heures d’attente, Ringall reconnut
finalement l’Oldsmobile noire et la suivi jusqu’au domicile du conducteur. Lorsqu’il apprit que la
maison appartenait à un certain John Wayne Gacy, il porta immédiatement plainte contre lui pour
viol.
La police de Chicago décida toutefois qu’il n’y avait pas assez de preuves pour faire condamner Gacy
et n’enquêta pas plus loin.
Outré, Jeff Ringall s’adressa alors à un avocat et, en juillet 1978, attaqua Gacy « au civil » selon une
procédure privée. Gacy réagit rapidement, affirmant que c’était Ringall qui avait tenté de l’endormir avec de la drogue. Gacy se croyait intouchable.
Lorsqu’on lui demandait pourquoi ses employés changeaient si souvent, il répondait que les garçons étaient rentrés chez
eux, qu’ils étaient partis « vers le sud », ou qu’ils avaient été licenciés. Comme il employait beaucoup d’adolescents sur des
contrats de courte durée, peu de gens remarquaient la disparition de ses victimes.
En plus de ses victimes connues, il avait emmené chez lui de jeunes sans-abri, que personne ne chercha jamais.
Le 14 juin 1978, un adolescent nommé Timothy O’Rourke suivit John Wayne Gacy chez lui pour y fumer de la marijuana. Il
y fut violé et frappé, puis étranglé. Mais Gacy n’avait plus de place dans son vide sanitaire, dont l’odeur de putréfaction
devenait proprement insoutenable. Gacy mit le corps du jeune homme dans un drap, puis le transporta jusqu’à un pont
enjambant la rivière Des Plaines, où il le jeta.
Le 4 novembre, Frank Wayne « Dale » Landingin, un jeune homme de 19 ans, disparut à son tour. Prostitué occasionnel, il
s’était disputé toute la nuit avec sa petite amie et était sorti de chez lui en trombes, fou de rage. Il avait rencontré Gacy et
avait accepté de le suivre chez lui.
Gacy jeta également son corps dans la rivière Des Plaines.
Fin novembre 1978, James Mazzara, 20 ans, cherchait un nouveau logement à louer. Il avait entendu dire que Gacy logeait
parfois les adolescents qui travaillaient pour lui. Gacy le fit entrer et lui montra la « chambre d’ami » à l’étage. Détendu,
James accepta le verre que lui proposa aimablement Gacy. Mais très rapidement, il se retrouva attaché et incapable de se
défendre. Gacy le viola et le tortura durant des heures. Puis, il lui enfonça son caleçon dans la gorge et le jeune homme
suffoqua.
Gacy conduisit à nouveau, de nuit, jusqu’à un pont enjambant la rivière Des Plaines.
La police de Chicago était incapable d’arrêter un tueur qui avait déjà fait plus de 30 victimes. Mais les policiers d’une petite
ville voisine allaient enfin mettre un terme à ses agissements monstrueux. Le 11 décembre 1978, Robert Piest, 15 ans, disparut à son tour devant la pharmacie
où il travaillait, à Des Plaines. Il était le cadet d’une famille de 3 enfants. Fils
modèle, gymnaste d’exception et très bon lycéen, il travaillait dans une pharmacie
après les cours pour gagner de quoi s’acheter une voiture.
Sa mère, qui était venue le chercher pour fêter son anniversaire en famille,
attendait à l’intérieur de la pharmacie, car son fils lui avait dit qu’il reviendrait dès
qu’il aurait fini de discuter avec un homme qui allait lui offrir un autre travail,
mieux rémunéré. Mais il ne revint pas et sa mère commença à s’inquiéter. Avec son
époux et ses deux autres enfants, Mme Piest chercha son fils dans le quartier mais
ne le trouva pas. Trois heures plus tard, elle appela la police de Des Plaines. Le
lieutenant Joseph Kozenczak, qui comprit rapidement que Robert Piest n’avait pas
fait une fugue, commença son enquête.
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