Abdelhedi de la France à la Malaisie.
Je suis français d’origine étrangère par mon père, français de souche par ma mère. Né en France et de nationalité française, par la grâce d’Allah je me suis converti à l’islam en l’an 2000. J’ai 35 ans et un niveau bac action commerciale, cuvée 1998.
J’ai quitté la France pour accomplir ma hijra (émigration) vers un pays musulman. Cela me tenait vraiment à coeur depuis un bon moment. Ma principale motivation était religieuse. Mais j’ai quitté la France aussi du fait de la montée de l’islamophobie et du racisme en général. L’islamophobie s’est complètement banalisée, décomplexée et augmente à mon sens à une vitesse incroyable et effroyable.
La troisième raison est liée à l’insécurité du quartier où je résidais en Ile-de-France (dealers, toxicomanes dans les escaliers). Je n’exerçais par ailleurs aucune activité professionnelle. Tout cela m’a amené à beaucoup réfléchir et à me mettre sérieusement en question. Devais-je rester dans un pays comme la France dans laquelle je vivais ? La réponse a été finalement : non. Je n’ai pas honte de le dire : j’ai préféré et choisi la fuite.
Pourquoi la Malaisie ? C’est très simple. J’avais déjà visité le pays à plusieurs reprises. Mon premier séjour ici remonte à 2004. Je savais où je mettais les pieds. J’ai choisi ce pays pour sa religion d’Etat, l’islam, sa stabilité politique – alors que quelques mois avant mon départ le printemps Arabe se propageait dans plusieurs pays –, son climat et les horaires de prières qui sont presque fixes toute l’année. La prière d’avant l’aube (subh) est à 5h50 et celle du soir (isha) à 20h45 maximum.
J’ai franchi le cap environ huit mois après ma dernière visite dans le pays. La hijra se prépare spirituellement et administrativement (en France, résilier son bail, vendre ou donner ses meubles, etc.). Tout cela prend du temps.
Les économies fondent vite, même si vous avez dès le départ un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne grâce à vos euros. Après quelques mois de cours à l’université, il a bien fallu que je trouve une activité professionnelle. En tant qu’émigré peu qualifié, j’ai dû me débrouiller et être inventif.
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