Une histoire de tueur en série actuelle, et toujours en cours. La police, le Las Vegas Police Department, puis le FBI se sont cassés les dents sur cette série de meurtres sans liens apparents. En désespoir de cause, et de suspect identifiés, ils ont baptisé ce tueur Lady X.
Car il apparaît qu’en fait c’est une tueuse.
Le 4 août 2007, Clayton Thomas rentre chez lui vers 22 h30. Nous sommes vendredi, et il entend bien profiter de son week-end tranquillement chez lui, après une semaine de labeur en tant qu’expert-comptable du casino Golden Palace. Il a bu un verre ou deux dans un bar sur le chemin du retour. Thomas a 51 ans, est divorcé, et passe un week-end sur deux chez lui à regarder les matches de base-ball et de football américain. Les autres fins de semaine, il emmène son fils de 15 ans en balade autour de Las Vegas, en camping ou parties de chasses.
Sa femme de ménage hispanique, Rosa Mendez, le retrouvera allongé sur le tapis du salon, raide mort le lundi matin. La police lance son enquête en débutant par le voisinage.
Personne n’a rien vu, rien entendu. Son Ford Explorer est dans le garage à porte automatique, les clés sont sur le contact. Sa maison cossue a été soigneusement fouillée, son portefeuille est sur la table, apparemment il ne manque que le liquide et ses cartes de crédit. La police ne retrouvera aucune empreinte digitale, uniquement des traces de pas, de deux personnes. Aucune effraction n’est constatée. Il a été tué d’une balle de 38 en pleine tête. L’enquête se dirige tour à tour vers son ex-femme et au Golden Palace casino. Sa position d’expert-comptable de l’établissement éveille des soupçons. Mais tant du côté familial, que professionnel, aucune piste ne ressort. Le laboratoire scientifique de la police révèle que la balle tirée vient de la propre arme de Thomas, qui a disparu. Les policiers penchent pour un vol de toxicomanes, mais restent surpris par le soin de la fouille de la maison et se demandent toujours comment les agresseurs sont entrés.
L’investigation retrace la route de Clayton ce vendredi soir. Il a quitté le casino à 19 heures, seul. Il a acheté des vivres dans un drugstore, puis est allé boire quelques verres, trois d’après le barman, au Flamingo Bar, sur Fremantle boulevard.
Ce bar est bondé, surtout le vendredi et personne n’a prêté attention à ce grand Noir en costume. Une vendeuse de cigarettes se souvient l’avoir vu discuter avec une jeune femme, sans plus, mais ne sait pas s’il est reparti avec. Les recherches restent vaines, jusqu’à ce que
la banque de Thomas signale que ses cartes ont été utilisées à un distributeur de billets dans la nuit de vendredi à samedi. La vidéo montre un homme coiffé d’un Stetson avec des lunettes de soleil, (en pleine nuit !) retirant du liquide avec une de ses cartes. Une femme lui succède avec sa seconde carte. Elle semble menue, avec des cheveux longs châtains clair, revêtue d’un imperméable et coiffée d’une casquette. Elle aussi porte des lunettes fumées. Impossible d’identifier les deux suspects qui se cachent manifestement de la caméra. Rosa Mendez dira par la suite que son patron ramenait quelquefois des femmes le vendredi soir.
Impossible également d’isoler des empreintes sur les centaines relevées sur le distributeur.
Nous sommes le mercredi, et les tueurs peuvent être déjà loin. L’affaire reste en suspens avant son classement.
Quelle n’est pas la surprise du LVPD quand ils retrouvent un mois plus tard, un homme tué d’une balle dans la tête dans une maisonnette isolée et calcinée, de la périphérie de Las Vegas. La surprise vient du fait que la balle vient du revolver de Thomas ! Là encore les voisins assez lointains n’ont rien vu, si ce n’est l’incendie et ont appelé les pompiers.
L’homme vivait seul, une femme venait de temps à autre lui rendre visite à moto. Il se nommait John Lee Calderon et vivait de petites rapines. Le laboratoire scientifique établira avec certitude que la balle vient de la même arme de Clayton Thomas, et que la victime est vraisemblablement l’homme du distributeur. Un portrait robot très vague de la femme est diffusé en vain.
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