Mais d'autres éléments plaident en faveur d'une présence d'origine sud-américaine sur Rapa Nui : les moaïs n'ont pas les traits de visage de Polynésiens : nez aquilins, lèvres fines, fronts hauts et barbes. Ils rappellent beaucoup plus les Péruviens.
Ce que Thor Heyerdal a voulu démontrer dans les années 50 en dérivant sur un radeau à partir des côtes sud-américaines. L'histoire de l'île fait état de la présence de deux «castes» distinctes au XVIe siècle : les «grandes oreilles», bâtisseurs des statues, sculpteurs, et les «petites oreilles», réduits en esclavage par les «longues oreilles». La présence de ces deux tribus pourrait s'expliquer par deux phases migratoires.
Entre 1 000 et 1 500, la civilisation pascuane atteint son apogée. On dénombre à l'époque environ 15 000 habitants en 1 300, date estimée du début de la construction des moaïs. La population décline ensuite, jusqu'à atteindre 3 000 habitants lorsque Jakob Roggeven débarque.
Cette baisse de la population est indirectement liée à la construction des moaïs. Construire des statues demande beaucoup de main d'oeuvre mais également énormément de bois. Il faut acheminer les monolithes depuis les carrières de basalte des flancs du volcan Rano Raraku jusqu'aux côtes de l'île. N'ayant plus de bois, alors que les experts s'accordent pour penser que l'île était auparavant recouverte d'une vaste foret, les Pascuans se retrouvent pris au piège : plus de bois, plus de bateau, donc plus de pêche, donc plus de nourriture. S'en suit une guerre entre les clans, qui connaît sa phase la plus aiguë en 1 680.
A cette date, les «petites oreilles» exterminent les «grandes oreilles». Soucieux de faire disparaître tout signe de l'ancien temps, les «petites oreilles» délaissent les statues. Les moaïs encore en construction sur les flancs du volcan Rano Raraku sont abandonnées. Le cannibalisme apparaît dans l'île, non pour des raisons religieuses ou mystiques mais dans le simple souci de se procurer de la nourriture.
L'évangélisation forcée, l'esclavage et les maladies importées par l'homme blanc finiront de dépeupler l'île de Pâques de ses habitants. La population a décliné dans un premier temps, assez long, avec l'arrivée des colons. Mais a augmenté à nouveau récemment.
Les hypothèses les plus farfelues ont circulé sur la signification des moaïs. Le fait qu’ils regardent vers le ciel aurait indiqué que les pascuans venaient de l’espace et que les sentinelles guetteraient le retour de leurs bienfaiteurs !
D’autres pensent que l’île est le dernier vestige d’un continent disparu, Mu, ou l’Atlantide. Les sept statues dirigées vers la Polynésie auraient été sept éclaireurs qui auraient découvert l’île. En fait, il semble que l’on peut dire que la première catastrophe écologique a eu lieu sur ce petit bout de terre perdu dans l’océan pacifique.
Selon moi, il y a eu deux vagues d’immigration sur l’île, certainement accidentelles. Une seule origine ne pourrait expliquer les deux « ethnies » rapportées par les textes pascuans. Une seule source aurait donné un morphotype unique accentué par la consanguinité.
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