



    

Arrivé en 1925, il loua la maison Blanche à un éleveur de  bétail pour la modique somme de 100 000 dollars l’an, la première année  étant payable d’avance.  Ferguson aurait  pu vivre de ses rentes, mais le vice était plus fort que sa volonté. Il tomba  sur le pigeon parfait, un riche Australien.
    Il lui déclara que le port de New-York devait être agrandi  devant l’augmentation du trafic maritime et en raison de la taille sans cesse  grandissante des bateaux. Ce faisant la statue de la Liberté gênait les travaux  et la ville, propriétaire, était prête à vendre le monument. L’australien  s’emballa pour les mêmes raisons que l’américain de la colonne Nelson,  l’Australie étant un pays encore plus neuf et sans monument du tout. Le client  se mit en quatre pour se faire envoyer la somme de 100 000 dollars les  journées suivantes. Ferguson ne le quitta pas d’une semelle, pour que  l’australien n’aille pas se vanter à qui que ce soit de la transaction. En  souvenir, Ferguson accepta de poser avec son pigeon devant la statue. 
    Première  erreur. 
    Comme l’argent tardait à arriver, Arthur montra quelque impatience ce  qui éveilla les soupçons du client. 
    Seconde et fatale erreur. 
    Se sentant  harcelé, l’australien alla à la police avec la photographie commémorative. La  police attendait cette occasion depuis longtemps et arrêta l’escroc sur le  champ. Faute de preuves sur d’autres affaires et les victimes ayant honte de se  faire connaître, il fut condamné à cinq ans de prison seulement. Libéré en  1930, il put jouir de sa fortune jusqu’à sa mort en 1938 à Los Angeles, non  sans avoir été repris par le démon de l’escroquerie.