



    

Ses  restes contenaient 36 mg d'arsenic ; le 2 septembre 1940, Louise Gouin, née  Labrèche (92 ans), grand-mère maternelle de Léon Besnard. La très faible  quantité d'arsenic recueillie dans ses viscères exclut ce décès de la liste des  victimes et ne fut pas retenu par l'accusation ; le 19 novembre 1940, Marcellin  Besnard (78 ans), beau-père de Marie Besnard. Ses restes contenaient 48 mg  d'arsenic ; le 16 janvier 1941, Marie-Louise Besnard, née Gouin (68 ans),  belle-mère de Marie Besnard. Ses restes contenaient 60 mg d'arsenic ; le 27  mars 1941, Lucie Bodin née Besnard (45 ans), belle-soeur de Léon Besnard,  retrouvée pendue chez elle. Ses restes contenaient 30 mg d'arsenic ; le 1  juillet 1945, Pauline Bodineau, née Lalleron (88 ans), cousine de Léon Besnard.  Ses restes contenaient 48 mg d'arsenic ; le 9 juillet 1945, Virginie Lalleron,  soeur de Pauline (83 ans). Ses restes contenaient 20 mg d'arsenic ; le 16  janvier, Marie-Louise Davaillaud, née Antigny (71 ans), mère de Marie Besnard.  Ses restes contenaient 48 mg d'arsenic.
Deux  mobiles parurent évidents au magistrat instructeur :
L'argent,  Marie Besnard ayant directement ou indirectement recueilli par héritage les  biens de toutes ces personnes ; Elle possède et gère néanmoins par ailleurs une  fabrique de corde prospère. Ces biens sont saisis ce qui ne permet pas à  l'accusée de payer sa mise en liberté sous caution. Charles Trenet propose de  la payer.
La  passion, Marie Besnard ayant, paraît-il, noué une relation particulièrement  intime avec un ancien prisonnier allemand, Alfred Dietz, que les époux Besnard  avaient conservé comme tâcheron. Consignés en détail dans l'acte d'accusation,  tous ces éléments conduisirent à l'inculpation de Marie Besnard pour  empoisonnement, avec la circonstance aggravante de parricide et de matricide.
Le  rapport d'autopsie, établi par le docteur Béroud sur la base d'analyses menées  grâce à la méthode de Marsh et Cribier, conclut à des empoisonnements aigus  suivant des intoxications lentes, liés à des imprégnations exogènes d'arsenic.
D'autres  analyses toxicologiques furent réalisées par les professeurs Fabre, Kohn-Abrest  et Griffon en 1952 et conclurent à la même présence anormale d'arsenic dans les  prélèvements effectués lors de l'exhumation des cadavres.
Un  rapport du professeur Piedelièvre, établi en 1954, confirma les conclusions des  analyses de 1952 mais se montra plus nuancé que celui du docteur Béroud.
Un  rapport du professeur Frédéric Joliot-Curie confirma la présence anormalement  élevée d'arsenic dans ces mêmes prélèvements.
La  première raison de l'acquittement tient à l'attitude du docteur Béroud lui-même  : contesté, il se défendit difficilement face aux avocats de Marie Besnard.
La  défense fit valoir également que des erreurs d'étiquetage dans les bocaux  contenant les prélèvements avaient été commises, certains bocaux pouvant avoir  été perdus ou remplacés.
Une  enquête au cimetière de Loudun permit de démontrer que à cause du sulfatage des  fleurs, le zinc des ornements funéraires pouvait avoir saturé la terre du  cimetière d'arsenic.
La  longueur du procès, le dépérissement des preuves (le dernier procès ayant lieu  en 1961) et le retournement de l'opinion publique, lassée, conduisirent à  l'acquittement par défaut de Marie Besnard.
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